55000 milles de défis aux océans
Arthaud, 1973, 1974, 1975 ; AEJ, 1994 ;
Transboréal, 1998, 2002, 2006, 2010
ISBN 9782913955868 – 660 pages
Traduction portugaise (Brésil), Edicoes Maritimas
LTDA, 1986
Traduction italienne, Mursia, 1980, 1992
Traduction polonaise, Wydawnictwo Morskie
Gdansk, 1980
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Extraits
Extrait N°1
« L’origine de cette histoire remonte à l’automne 1965, lorsque Jérôme traçait les grands points du futur itinéraire de Damien. Pour nous soutenir dans cette première conquête du rêve, de l’idéal, nous n’avions alors qu’un nom crié au hasard d’un poème : Damien. Davantage que le nom d’un bateau à l’état de croquis, Damien, c’était tout un mode de vie qui se bâtissait, une justification aux nuits blanches, aux multiples sacrifices qui accompagnent nécessairement un grand départ. Et quelle que soit la nature des sacrifices, ils n’ont toujours qu’une raison d’être : un repas de sauté . c’est un bout d’amarre, une carte, une parcelle du bateau… …Nous voulions devenir des gitans. Des gitans de la mer.»
Editions Transboréal 2010, page 16
Extrait N°2
« Tout dort. Ecrasant après-midi. Pas de vent. Encalminés –comme tous les jours à cette heure, nous traînons malgré notre impatience à gagner des milles vers Manaus. Les heures de barre deviennent épuisantes, les journées à cause de la chaleur, la nuit à cause des moustiques, de la fraîcheur et de la tension pour éviter les bancs de sable, les épaves, les îles flottantes, les pirogues dans lesquelles dorment des caboclos. La nécessité de naviguer de nuit s’est rapidement imposée car nous ne dépassons jamais 45 à 50 milles par vingt-quatre heures, contre le courant, poussés par un vent très faible, régulier en direction mais pas en force. Le taud et les douches à grands seaux d’eau puisée dans le fleuve aident à lutter contre la chaleur. »
Editions Transboréal 2010, page 166
Extrait N°3
« Horn, cap Horn que j’ai vu quand j’avais 20 ans,
que j’osais à peine regarder par crainte d’effronterie,
Horn qui approchait dans l’étrave et que nous allions franchir par l’est,
rocher magique, rocher mythique qui me fit dire ce soir-là avant de dormir :
« Je m’en fous, tout peut arriver, je suis désormais cap-hornier… »
…Il est à lui seul la vie ou la mort,
L’espoir ou l’angoisse,
la nuit sombre ou la gloire,
il est l’arc-en-ciel des dieux de la Mer,
l’académie des marins
et l’immortalité des disparus en mer… »
Editions Transboréal 2010, page 252
Extrait N°4
« L’oiseau s’élève gracieusement dans le ciel gris, sans effort et sans hâte, vire, se laisse porter par le vent ; descend en planant et effectue une vaste boucle autour de Damien…
Oiseau, j’envie ta facilité à pirouetter au ras des vagues, ton aisance à saisir le vent et à aller où bon te semble, quand nous ne sommes plus qu’une épave à la dérive.
Oiseau, merci pour tes derniers cadeaux de vie, nous ne pouvions en souhaiter d’autres pour exorciser le cauchemar et l’angoisse. Tu nous aides à croire. Tu es l’espérance car on ne peut se sentir totalement perdu quand le ciel s’orne de la danse d’un oiseau. Et même si nous sommes perdus, perdus pour de bon, tu nous aides à être encore des hommes.. »
Editions Transboréal 2010, page 265
Extrait N°5
« Les nuits ont passé, les cieux ont communié avec la mer, les étoiles et les constellations se sont pieusement reflétées sur son eau glacée, les nuits ont tremblé à l’approche du soleil d’or, celui qui laisse la tache noir dans le regard, le soleil qui fuyait devant la venue du matin et du la brume. Les nuits ont passé et un crépuscule s’orange du soleil et offre des nuages et la tache étincelante sur l’horizon, la tache qui n’est plus celle du soleil mais celle de la glace. Nous y sommes… Ce premier iceberg sera long, très long à approcher et quand enfin nous serons à son pied, nous retrouverons les images passées et tous les gestes familiers : enfiler les gants, le bonnet rouge, régler les voiles. »
Editions Transboréal 2010, page 515
Extrait N°6
« Nous traînons encore un peu dans la nuit, en allongeant les bords, en laissant porter. Ce sont les dernières heures navigation de Damien. Ce qui viendra après ne comptera plus vraiment. Le lever du soleil, le cinquante-huitième depuis Rio de Janeiro est d’une extraordinaire beauté, en lumières douces et veloutées. Poussé par une toute petite brise et le courant de la marée, Damien avance lentement jusqu’au mouillage. Il est encore très tôt en cette belle journée de septembre 1973 mais sur une dune de sable du bois de Trousse-Chemise, il y a Fabien, le frère de Jérôme, qui crie : « Damien est revenu ! »
Editions Transboréal 2010, page 602
Autres Editions
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AEJ
Arthaud (en 3 tomes)